Canción Francesa, todos los estilos

Dalida - Il venait d'avoir 18 ans

Recién cumplidos 18, es una canción francesa de 1973, interpretada por Dalida y escrita por Pascal Sevran, Serge Lebrail (seudónimo de Simone Gaffie) y Pascal Auriat. También es el quinto y último single del álbum Dalida (comúnmente llamado Julien ...), lanzado en 1973.

Este título, que alcanzó notablemente el puesto 13 en el hit parade alemán, el 3er lugar en el hit parade de Quebec y el 33 en el hit parade italiano, ganó el Oscar al disco francés en 1975 y se grabó en seis idiomas (francés, Alemán, español, italiano, japonés e inglés), beneficiándose de un único lanzamiento para cada uno de ellos.

Esta canción le recuerda a Dalida su relación pasada y secreta, a los 34 años, con Lucio, un estudiante italiano de 22 años. Habiendo quedado embarazada, opta por abortar en secreto de todos (menos de su hermano Orlando y su prima Rosie), incluso de Lucio, pero esta operación la deja estéril, de lo que no se dará cuenta hasta 15 años después. Es en esta tragedia en la que piensa mientras canta este amor imposible. El texto de la canción hace referencia al amor que sienten las mujeres maduras hacia los jóvenes.







Il venait d'avoir 18 ans
Il était beau comme un enfant
Fort comme un homme
C'était l'été évidemment
Et j'ai compté en le voyant
Mes nuits d'automne

J'ai mis de l'ordre à mes cheveux
Un peu plus de noir sur mes yeux
Ça l'a fait rire
Quand il s'est approché de moi
J'aurais donné n'importe quoi
Pour le séduire

Il venait d'avoir 18 ans
C'était le plus bel argument

De sa victoire
Il ne m'a pas parlé d'amour
Il pensait que les mots d'amour
Sont dérisoires

Il m'a dit: "j'ai envie de toi"
Il avait vu au cinéma
Le blé en herbes
Au creux d'un lit improvisé
J'ai découvert émerveillée
Un ciel superbe

Il venait d'avoir 18 ans
Ça le rendait presqu' insolent
De certitude
Et pendant qu'il se rhabillait
Déjà vaincue, je retrouvais
Ma solitude

J'aurais voulu le retenir
Pourtant je l'ai laissé partir
Sans faire un geste
Il m'a dit "c'était pas si mal"
Avec la candeur infernale
De sa jeunesse

J'ai mis de l'ordre à mes cheveux
Un peu plus de noir sur mes yeux
Par habitude
J'avais oublié simplement
Que j'avais deux fois 18 ans.
 
Dalida - Besame Mucho (Embrasse-Moi)

Bésame mucho es una canción de variedades escrita y compuesta en los años 30 por la pianista mexicana Consuelo Velázquez después de un aria de Enrique Granados. Este bolero en do menor se ha convertido en la canción española más popular del siglo XX.






Besame besame mucho
Cette chanson d'autrefois je la chante pour toi
Besame besame mucho
Comme une histoire d'amour qui ne finirait pas
On l'a chantée dans les rues
sur des ciels inconnus et dans toute la France
On la croyait oubliée
et pour mieux nous aimer voilà qu'elle recommence
Besame besame mucho
Si dans un autre pays ça veut dire embrasse-moi
Besame besame mucho
Toute ma vie, je voudrais la chanter avec toi
On ne demande à l'amour
ni serment de toujours ni décor fantastique
Pour nous aimer il nous faut
simplement quelque mots qui vont sur la musique
Besame besame mucho
Si dans un autre pays ça veut dire embrasse-moi
Besame besame mucho
Toute ma vie, je voudrais la chanter avec toi
Besame besame mucho
 
Leo Ferré ( 1916 - 1993 )


Le Deblocnot': LÉO FERRÉ AU DEJAZET par Pat Slade



« C'est à trop voir les êtres sous leur vraie lumière qu'un jour ou l'autre nous prend l'envie de les larguer. La lucidité est un exil construit, une porte de secours, le vestiaire de l'intelligence. C'en est aussi une maladie qui nous mène à la solitude. » .

Leo Ferré



ATMOBIONTE: Léo Ferré: 100 anos





Léo Ferré, nacido el 24 de agosto de 1916 en Mónaco y fallecido el 14 de julio de 1993 en Castellina in Chianti (Toscana, Italia), era un cantautor, pianista y poeta francés monegasco.

Habiendo producido más de cuarenta álbumes originales que cubren un período de actividad de 46 años, de cultura musical clásica, también dirigió orquestas sinfónicas en varias ocasiones, en público o con motivo de grabaciones discográficas. Léo Ferré se proclamó anarquista y esta corriente de pensamiento inspiró mucho su trabajo.

 
Avec le temps- Leo Ferré

Con el tiempo, la canción icónica y posiblemente la más famosa de Léo Ferré, publicada en 1971, es una de las canciones francesas más cantada en el mundo.

Esta canción sobre el amor decepcionado, el vuelo de los sentimientos y la trágica experiencia del tiempo que lo borra todo, está inspirada en la propia experiencia de vida de Léo Ferré. Compone esta canción pensando en su ruptura con su segunda esposa, Madeleine, en 1968, tras el drama familiar provocado por la trágica fin de su mono.






Avec le temps, va, tout s'en va
On oublie le visage et l'on oublie la voix
Le coeur quand ça bat plus, Lire l'explication
C'est pas la peine d'aller
Chercher plus loin, faut laisser faire
Et c'est très bien

Avec le temps...
Avec le temps, va, tout s'en va
L'autre qu'on adorait, qu'on cherchait sous la pluie
L'autre qu'on devinait au détour d'un regard
Entre les mots, entre les lignes et sous le fard
D'un serment maquillé qui s'en va faire sa nuit
Avec le temps tout s'évanouit

Avec le temps...
Avec le temps, va, tout s'en va
Même les plus chouettes souv'nirs ça t'a un' de ces gueules
A la Gal'rie j'Farfouille dans les rayons d'la mort
Le samedi soir quand la tendresse
s'en va tout' seule

Avec le temps...
Avec le temps, va, tout s'en va
L'autre à qui l'on croyait, pour un rhume, pour un rien
L'autre à qui l'on donnait du vent et des bijoux
Pour qui l'on eût vendu son âme pour quelques sous
Devant quoi l'on s'trainait comme trainent les chiens
Avec le temps, va, tout va bien
Avec le temps...

Avec le temps, va, tout s'en va
On oublie les passions et l'on oublie les voix
Qui vous disaient tout bas les mots des pauvres gens
Ne rentre pas trop tard, surtout ne prend pas froid

Avec le temps...
Avec le temps, va, tout s'en va
Et l'on se sent blanchi comme un cheval fourbuLire l'explication
Et l'on se sent glacé dans un lit de hasard
Et l'on se sent tout seul peut-être mais peinard
Et l'on se sent floué par les années perdues
Alors vraiment
Avec le temps on n'aime plus
 
Última edición:
No sé si está ya esta. Tiene toques buenos la letra



Madame promène ses mains dans les différents corps d'armée

Madame promène les gènes de 20 000 officiers de marine
 
No sé si está ya esta. Tiene toques buenos la letra



Madame promène ses mains dans les différents corps d'armée

Madame promène les gènes de 20 000 officiers de marine



Madame promène son chien un boudin noir nommé Byzance
Madame traîne son enfance et change selon les circonstances
Madame promène partout son accent russe avec aisance
C'est vrai que Madame est de Valence


Les remparts de Varsovie no estaba en el hilo, una de las canciones con más sátira del repertorio de Brel. Muchas gracias por traerla @frangelico.
Saludos
 
C'est extra - Léo Ferré (1969)

Como anécdota, el "C'est extra" se habría inspirado Ferré en su pequeña sobrina, (o una prima), que seguía diciendo estas palabras. Hoy, la expresión "C'est extra", un poco desactualizada, sin duda se habría convertido en: "C'est trop bien", ¡que suena menos bien de todos modos!






Une robe de cuire comme un fuseau
Qu'aurait du chien sans l' faire exprès
Et dedans comme un matelot
Une fille qui tangue un air anglais
C'est extra

Un Moody blues qui chante la nuit
Comme un satin de blanc marié
Et dans le port de cette nuit
Une fille qui tangue et vient mouillée


C'est extra, C'est extra, C'est extra, C'est extra

Des cheveux qui tombent comme le soir
Et d' la musique en bas des reins
Ce jazz qui d'jazze dans le soir
Et ce mal qui nous fait du bien
C'est extra
Ces mains qui jouent de l'arc-en-ciel
Sur la guitare de la vie
Et puis ces cris qui montent au ciel
Comme une cigarette qui brille
C'est extra, C'est extra, C'est extra, C'est extra

Ces bas qui tiennent haut perchés
Comme les cordes d'un violon
Et cette chair que vient troubler
L'archet qui coule ma chanson
C'est extra
Et sous le voile à peine clos
Cette touffe de noir Jésus


Qui ruisselle dans son berceau
Comme un nageur qu'on n'attend plus

C'est extra, C'est extra, C'est extra, C'est extra

Une robe de cuir comme un oubli
Qu'aurait du chien sans l' faire exprès
Et dedans comme un matin gris
Une fille qui tangue et qui se tait
C'est extra
Les moody blues qui s'en balancent
Cet ampli qui n' veut plus rien dire
Et dans la musique du silence
Une fille qui tangue et vient mourir
 
Léo Ferré - Jolie môme


Jolie Môme es una canción de Léo Ferré del álbum Paname, publicado por Barclay a finales de 1960. Esta alegre canción es una de las más famosas de Ferré.

Annie consideraba a Léo (a quien apodaba Pouta) como su padre, y Ferré presentó como su hija a la "Jolie Môme" que la inspiró esta canción. ... Annie Butor también cuenta cómo fue "reemplazada" por un chimpancé: "Pépée se había convertido en su segunda hija".






T' es tout' nue
Sous ton pull
Y'a la rue
Qu' est maboule

Jolie môme

T' as ton coeur
A ton cou
Et l' bonheur
Par en d'ssous

Jolie môme

T' as l' rimmel
Qui fout l' camp
C'est l' dégel
Des amants

Jolie môme

Ta prairie
Ça sent bon

Fais-en don
Aux amis

Jolie môme

T' es qu'un' fleur
Du printemps
Qui s' fout d' l'heure
Et du temps
T' es qu'un' rose
Éclatée
Que l'on pose
A côté

Jolie môme

T' es qu'un brin
De soleil


Dans l' chagrin
Du réveil
T' es qu'un' vamp
Qu'on éteint
Comme un' lampe
Au matin

Jolie môme

Tes baisers
Sont pointus
Comme un accent aigu

Jolie môme

Tes p'tits seins
Sont du jour
A la coque


A l'amour

Jolie môme

Ta barrière
De frou-frous
Faut s' la faire
Mais c'est doux

Jolie môme

Ta violette
Est l' violon
Qu'on violente
Et c'est bon

Jolie môme

T' es qu'un' fleur
De pass' temps
Qui s' fout d' l'heure
Et du temps
T' es qu'un' étoile
D'amour
Qu'on entoile
Aux beaux jours

Jolie môme

T' es qu'un point
Sur les " i "
Du chagrin
De la vie
Et qu'un' chose
De la vie
Qu'on arros'

Qu'on oublie

Jolie môme

T' as qu'un' paire
De mirett's
Au poker
Des conquêt's

Jolie môme

T' as qu'un' rime
Au bonheur
Faut qu' ça rime
Ou qu' ça pleure

Jolie môme


T' as qu'un' source
Au milieu
Qu' éclabousse
Du "Bon Dieu"

Jolie mome

T' as qu'un' porte
En voil' blanc
Que l'on pousse
En chantant

Jolie mome

T' es qu'un' pauv'
Petit' fleur
Qu'on guimauv'
Et qui meurt

T' es qu'un' femme
A r'passer
Quand son âme
Est froissée

Jolie mome

T' es qu'un' feuille
De l'automne
Qu'on effeuille
Monotone
T' es qu'un'joie
En allée
Viens chez moi
La r'trouver

Jolie mome

T' es tout' nue
Sous ton pull
Y'a la rue
Qu' est maboule

JOLIE MOME
 
Léo Ferré – La solitude

La Solitude es una canción emblemática de Léo Ferré que abre el álbum homónimo editado en 1971. Fue lanzado en 45 rpm el mismo año.

La pieza se construye en torno a un texto en prosa, crítico-misterioso, hablado por Ferré en un órgano eléctrico sostenido e intercalado cuatro veces por el mismo tema musical tocado en la flauta transversal (luego en las cuerdas), en el que Léo Ferré se contenta con repitiendo "soledad ...", dejando resonar todos los significados de esta palabra, sin orientar su interpretación. La canción termina con un solo temático de guitarra eléctrica tocado ad libitum con cuerdas, órgano y metales.

Esta canción forma parte de un rock “extendido”, que fusiona la “música pop” con un enfoque sinfónico (aquí, la escritura de las cuerdas, arreglada por el propio Ferré).

Ferré da una versión italiana en el álbum La Solitudine (1972). La música es estrictamente idéntica pero la interpretación vocal difiere notablemente.





Je suis d'un autre pays que le vôtre, d'un autre quartier, d'une autre solitude.
Je m'invente aujourd'hui des chemins de traverse. Je ne suis plus de chez vous.
J'attends des mutants. Biologiquement je m'arrange avec l'idée que je me fais de
la biologie: je pisse, j'éjacule, je pleure. Il est de toute première instance que
nous façonnions nos idées comme s'il s'agissait d'objets manufacturés.
Je suis prêt à vous procurer les moules. Mais...

La solitude...
Les moules sont d'une texture nouvelle, je vous avertis.
Ils ont été coulés demain matin. Si vous n'avez pas dès ce jour, le sentiment relatif
de votre durée, il est inutile de vous transmettre, il est inutile de regarder devant
vous car devant c'est derrière, la nuit c'est le jour. Et...
La solitude...

Il est de toute première instance que les laveries automatiques, au coin des rues
soient aussi imperturbables que les feux d'arrêt ou de voie libre. Les flics du
détersif vous indiqueront la case où il vous sera loisible de laver ce que vous
croyez être votre conscience et qui n'est qu'une dépendance de l'ordinateur neurophile
qui vous sert de cerveau. Et pourtant...
La solitude...

Le désespoir est une forme supérieure de la critique. Pour le moment, nous l'appellerons
"bonheur", les mots que vous employez n'étant plus "les mots" mais une sorte de
conduit à travers lesquels les analphabètes se font bonne conscience. Mais...
La solitude...

Le Code civil nous en parlerons plus tard. Pour le moment, je voudrais codifier
l'incodifiable. Je voudrais mesurer vos danaïdes démocraties.
Je voudrais m'insérer dans le vide absolu et devenir le non-dit, le non-avenu, le
non-vierge par manque de lucidité. La lucidité se tient dans mon froc.
 
Dominique A. Uno de los mejores artistas, no franceses, sino mundiales de los últimos 25 años. No se si está puesta.

Revenir au monde. Totalmente emocionante. Impresionante. Maravillosa.


 
Última edición:
LEO FERRE - Paname

Paname es una canción de Léo Ferré, publicada en el álbum homónimo editado por Barclay, en 1960, luego a 45 rpm en enero de 1961. Se considera un clásico de las canciones sobre París.





Paname
On t'a chanté sur tous les tons
Y'a plein d' parol's dans tes chansons
Qui parl'nt de qui de quoi d' quoi donc
Paname
Moi c'est tes yeux moi c'est ta peau
Que je veux baiser comme il faut
Comm' sav'nt baiser les gigolos

Paname
Rang' tes marlous rang' tes bistrots,
Rang' tes pépées rang' tes ballots,
Rang' tes poulets rang' tes autos
Paname
Et viens m'aimer comme autrefois,
La nuit surtout quand toi et moi

On marchait vers on n' savait quoi

Paname
Y'a des noms d' rues que l'on oublie,
C'est dans ces rues qu'après minuit,
Tu m' faisais voir ton p'tit Paris
Paname
Quand tu chialais dans tes klaxons,
Perdue là-bas parmi les homm's
Tu v'nais vers moi comme un' vraie môme

Paname
Ce soir j'ai envie de danser,
De danser avec tes pavés
Que l' monde regarde avec ses pieds
Paname
T' es bell' tu sais sous tes lampions,
Des fois quand tu pars en saison



Dans les bras d'un accordéon.

Paname,
Quand tu t'habill's avec du bleu,
Ça fait sortir les amoureux
Qui dis'nt " à Paris tous les deux "
Paname,
Quand tu t'habill's avec du gris,
Les couturiers n'ont qu'un souci,
C'est d' fout' en gris tout's les souris.

Paname,
Quand tu t'ennuies tu fais les quais,
Tu fais la Seine et les noyés,
Ça fait prend' l'air et ça distrait,
Paname,
C'est fou c' que tu peux fair' causer,
Mais les gens n'sav'nt pas qui tu es,

lls viv'nt chez toi mais t' voient jamais.

Paname,
L' soleil a mis son pyjama
Toi tu t'allum's et dans tes bras
Y'a m'sieur Haussmann qui t' fait du plat,
Paname,
Monte avec moi combien veux-tu?
Y'a deux mille ans qu' t' es dans la rue,
Des fois que j' te r'fasse un' vertu.

Paname
Si tu souriais j'aurais ton charme,
Si tu pleurais j'aurais tes larmes,
Si on t' frappait j' prendrais les armes,
Paname,
Tu n'es pas pour moi qu'un frisson
Qu'une idée qu'un' fille à chansons

Et c'est pour ça que j' crie ton nom...
Paname, Paname, Paname, Paname
 
Léo Ferré - Les anarchistes

Les Anarchistes es una canción emblemática de Léo Ferré publicada en 1969 en el disco de estudio L'Été 68. También aparece en el super 45 rpm homónimo grabado en el teatro Bobino en enero de 1969 y en la grabación casi completa de este mismo recital realizado en Febrero de 1969, editado en doble LP el mismo año. Está considerada una de sus clásicos.

Esta canción fue interpretada por primera vez por Léo Ferré en el escenario de la Mutualité el 10 de mayo de 1968, la velada de la primera noche de las barricadas en el Barrio Latino de París. La cantó ante un público formado principalmente por anarquistas, ya que es la gala anual de la Federación Anarquista, para la que Ferré vino a cantar gratis todos los años desde 1948 (una grabación amateur de este concierto se publicó en 2018 en la antología 'Léo Ferré: mayo de 68).







Y’en a pas un sur cent et pourtant ils existent
La plupart Espagnols allez savoir pourquoi
Faut croire qu’en Espagne on ne les comprend pas
Les anarchistes

Ils ont tout ramassé
Des beignes et des pavés
Ils ont gueulé si fort
Qu’ils peuv’nt gueuler encore
Ils ont le cœur devant
Et leurs rêves au mitan
Et puis l’âme toute rongée
Par des foutues idées

Y’en a pas un sur cent et pourtant ils existent
La plupart fils de rien ou bien fils de si peu
Qu’on ne les voit jamais que lorsqu’on a peur d’eux
Les anarchistes

Ils sont morts cent dix fois
Pour que dalle et pour quoi?
Avec l’amour au poing
Sur la table ou sur rien
Avec l’air entêté
Qui fait le sang versé
Ils ont frappé si fort
Qu’ils peuvent frapper encor

Y’en a pas un sur cent et pourtant ils existent
Et s’il faut commencer par les coups d’pied au cul
Faudrait pas oublier qu’ça descend dans la rue
Les anarchistes

Ils ont un drapeau noir
En berne sur l’Espoir
Et la mélancolie
Pour traîner dans la vie
Des couteaux pour trancher
Le pain de l’Amitié
Et des armes rouillées
Pour ne pas oublier

Qu’y’en a pas un sur cent et pourtant ils existent
Et qu’ils se tiennent bien le bras dessus bras dessous
Joyeux, et c’est pour ça qu’ils sont toujours debout
Les anarchistes
 
Léo Ferré - Vitrines

En 1953, el autor de L’Anarchiste publicó un título cuyo texto tuvo un eco rotundo a largo plazo: Vitrines, una crítica vanguardista de la sociedad de consumo.





Des Cadillacs et des ombrelles
De l'albuplast et des bretelles
De faux dollars de vrais bijoux
Y'en a vraiment pour tous les goûts
Des oraisons pour dentifrices
Des chiens nourris qui parl'nt anglais
Et les frutains à l'exercice
Avec leurs yeux qui font des frais
De faux tableaux qui font la gueule
Et puis des vrais qui leur en veulent
Des accordéons déployés
Qui souffl'nt un peu avant d' gueuler
Des fill's en fleurs des fleurs nouvelles
Des illustrés à bonne d'enfant
Et des enfants qui font les belles
Devant des mecs bourrés d'argent

Les vitrines de l'avenue
Font un vacarme dans les coeurs
A fair' se lever le bonheur
Des fois qu'il pouss'rait dans les rues

Les faux poètes qu'on affiche
Et qui se meur'nt à l'hémistiche
Les vedettes à nouveau nez
Paroles de Léo Ferré
Les prix Goncourt que l'on égorge
Les gorges chaudes pour la voix
Les coup' file et les soutiens-gorge
Avec la notice d'emploi
Des chansons mortes dans la cire
Et des pick-up pour les traduire
Microsillon baille aux corneilles
C'est tout Mozart dans un' bouteill'

Le sang qui coul' plein à la une
Et qui se caille aux mots croisés
" Franc' soir " " le Monde " et la fortune
Devant des mecs qu'ont pas bouffé

Les vitrines de l'avenue
Font un vacarme aux alentours
A faire se lever l'amour
Des fois qu'on l' vendrait aux surplus

Des pèr' Noël grandeur nature
Qui n' descend'nt plus qu' pour les parents
Pendant qu' les gosses jouent les doublures
En attendant d'avoir vingt ans
Toupie qui tourne au quart de tour
Bonbons fondants bonheur du jour
Et ces môm's qu' en ont plein les bras
A lécher la vitrin' comm' ça

Des soldats d' plomb qui font du zèle
Des poupées qui font la vaisselle
De drôl's d'oiseaux en équilibre
Pour amuser les tout petits
A l'intérieur la vente est libre
Pour ceux qui s'ennuient dans la vie
Des merveill's qu'on peut pas toucher
Devant des mecs qui peuv'nt " Entrer "

Les vitrines de l'avenue
Font un vacarme dans les yeux
A rendre aveugles tous les gueux
Des fois qu'ils en auraient trop vu

Jambon d' York garanti Villette
Des alcools avec étiquettes
Crème à raser les plus coriaces
" Où l'on m'étend le poil se lasse "
La gain' qui fond sous les caresses
Le slip qui rit le bas qu' encaisse
L'escarpin qui us' le pavé
Les parfums qui sent'nt le péché
Des falbalas pour la comtesse
Des band's en soie pour pas qu' ça blesse
Du chinchilla d' la toile écrue
Y faut vêtir ceux qui sont nus
Des pull-over si vrais qu'ils bêlent
Des vins si vieux qu'ils coul'nt gagas
Des décorations qu'étincellent
Devant des mecs qui n'en veul'nt pas.

Les vitrines de l'avenue
C'est mes poch's à moi quand je rêve
Et que j'y fouille à mains perdues
Des lambeaux de désirs qui lèvent
 
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